Laisse ton cœur avoir le dernier mot ■ etharena

Laisse ton cœur avoir le dernier mot

@Serena Miller

J'étais rentré depuis deux jours et tout semblait différent. La dernière fois que j'étais ici, c'était il y environ quatre ou cinq mois et j'ai embrassé Serena. Cela ne lui a clairement pas plus et elle m'a repoussée. J'étais fou de rage et en même temps meurtri. Je n'avais rien fait de mal et au fond de moi, je pensais, non j'étais persuadé qu'on partageait les mêmes sentiments. Puis mon supérieur m'a appelé et malgré le fait qu'il me restait trois semaines de repos, je lui ai demandé s'il n'avait pas quelque chose pour moi, pour qu'il m'envoie loin de Copperdale, loin de Serena... Ça m'a fait du bien d'être loin d'elle, car quand je suis sur le terrain, je ne pense à rien. Je ne veux pas que mon attention soit fixée ailleurs, ça pourrait me tuer, ou pire, tuer mon unité. Mais à chaque fois que je m'endormais, je voyais son visage, son doux visage avec ce sourire qui me fait fondre. J'ai essayé de tourner la page, de l'arracher même, mais rien n'y fait ! Une chose est sûr, c'est que je ne veux en aucun cas faire la même erreur que j'ai faite avec Megs. Quand j'étais amoureux d'elle, je ne lui ai rien dit et ça m'a rongé une bonne partie de ma vie. Je ne me vois revivre cela, avoir le coeur meurti à chaque fois qu'elle est avec un homme, me taire en la regardant heureuse. Bien sûr je ne veux que son bonheur, mais je ne veux pas me ronger la tête en me disant chaque fois et si je lui avais dit est ce que ça aurait été autrement ?. Il faut que je lui parle, même si je ne sais pas si je vais m'excuser de l'avoir embrassé ou si je vais lui dire que je ne veux pas que de l'amitié entre nous. Que j'ai besoin de savoir ce qu'elle ressent pour passer à autre chose, ou pas.
Je suis devant chez elle et je n'ose pas sonner, je reste là debout depuis près de dix minutes, saluant au passage les deux personnes que j'ai croisé. À croire qu'une fille me fait plus peur que les bombes que je vois en Irak. Je prends une grande inspiration et j'écrase mon doigt sur la sonnette. Je le retire une fois que j'entends la porte s'ouvrir. Elle est là devant moi.  « Salut.. » C'est idiot, juste un salut. Je suis un idiot, j'aurais pu dire autre chose, mais bon, tout le monde le sait que je ne suis pas le meilleur pour papoter ou pour faire le premier pas...

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@Serena Miller

J'étais devant sa porte et je pensais à tous les scénarios qui pourraient se passer. J'imaginais qu'elle m'en voulait et dès qu'elle s'aperçoit que c'est moi elle me ferme la porte au nez. Je me disais qu'elle pourrait m'inviter à entrer et on commence à se disputer et elle me dit qu'elle ne m'a jamais aimé, qu'elle a été claire il y a dix ans en arrière, que j'ai tout gâché. Plusieurs scénarios se déroulaient dans ma tête même celui où elle m'embrasse dès qu'elle me voit. Mais bon, on s'imagine toujours comment une scène va se dérouler et au final rien ne se passe comme prévu. Je m'étais donc décidé a sonner et à attendre qu'elle m'ouvre. Le doigt peut-être restait trop longtemps dessus. Je voulais qu'elle soit là, car je ne pense pas que je n'aurais pas le courage de revenir, du moins pas pendant un moment... Dès que mon doigt heurte la sonnette, je sais qu'il est trop tard, que ça y est, il n'y a pas de retour en arrière possible. J'attends quelques secondes et la porte s'ouvre doucement. « Vous... »  Je lui sors un petit salut ne sachant vraiment pas quoi dire. On reste là silencieux à se regarder dans le blanc des yeux. J'attends qu'elle me hurle dessus, qu'elle me gifle, qu'elle m'embrasse ou me prenne dans ses bras. J'attends qu'elle fasse le premier pas, car je ne sais pas comment réagir. Finalement elle m'attrape par le cou. « Bon sang... j'étais morte d'inquiétude... » lâche-t-elle, alors que son étreinte se fait plus forte. Mes mains se pose autour d'elle et mes yeux se ferment. Je respire son odeur, son parfum qui m'a tant manqué et en même temps jamais quitté. « Je le sais. J'étais partis en Irak.. » Elle ne savait pas, elle pensait peut-être que j'étais seulement fâché, mais non, j'étais juste à des milliers de kilomètres d'elle en train de sauver la vie de mon unité... Je me détache d'elle avant de la regarder et de reprendre à nouveau. « Je suis désolé de ne pas t'avoir prévenu de mon départ, c'était assez précipité... » Je voulais lui parler de notre baiser, mais peut-être que c'est elle qui en parlerai avant moi. Peut-être que c'est encore trop tôt pour l'évoquer, après tout on vient juste de se retrouver et je suis devant le perron de sa maison.

Laisse ton cœur avoir le dernier mot

@Serena Miller

J'aurais aimé jamais me détacher d'elle. Rester comme ça pour le restant de mes jours. Vouloir que le temps s'arrête à cet instant précis, mais il fallait parler. Il fallait qu'on discute. Après l'avoir je pense serré un peu plus fort, je fini par me détacher d'elle.  Je lui avoue donc que j'étais en Irak. J'aurais pu trouver un autre moyen de lui dire, au lieu de lui balancer ça comme si j'étais partis en vacances, mais sûr le coup, je ne savais pas comment lui annoncer. Ce n'est jamais facile ce genre de choses... Elle soupire. Serena devait se douter de ma destination, d'où j'étais partis...  « Entre... Je crois qu'on doit discuter... » Elle se pousse de devant la porte m'invitant à entrer, ce que je fais. Je scrute à nouveau les petits coins de sa demeure et j'entends qu'elle referme la porte derrière moi. Elle m'invite à patienter dans le salon, ce que je fais. Alors qu'elle est dans la cuisine, elle me demande ce que j'aimerais « Tu veux boire quelque chose ? Café ? Thé ? Euh... Bière ? » Je regarde chaque photo d'elle avant de m'asseoir dans le canapé « Oui je veux bien un café s'il te plait, ça fait plusieurs semaines que je bois du jus de chaussette. » Je ris doucement à ma remarque en espérant adoucir l'atmosphère, chose que je ne sais pas vraiment faire. Je reste là à attendre, le temps parait long, je ne sais pas ce que je vais lui dire, comment lui annoncer ce que j'ai sur le cœur. Est ce que j'en serais capable ? C'est comme si l'envie était là, mais les mots me manquent. J'ai peut de tout gâcher. Mais j'ai peut-être déjà tout gâcher... Il faut que j'arrive à me convaincre que si elle ne veut pas de moi dans son cœur, c'est rien, que je m'en remettrais, mais est ce que je pourrais continuer à rester ami avec elle ? Notre relation ne va-t-elle pas prendre un coup ? Trop de questions se bousculent dans ma tête. Elles sont toutes balayer par el son de sa voix. « Comment tu vas ? » J'hausse les épaules et m'avance sur le bord du canapé pour prendre le café et renifler l'odeur. « Physiquement, je vais bien... » Je ne m'attarde pas plus, je sais que son frère est décédé au combat, qu'elle ne voulait pas d'un militaire dans sa vie donc je ne vais pas évoquer ce qu'il s'est passé en Irak, d'ailleurs, même si elle me le demanderait je ne dirais rien. Ca reste quelque chose dont j'aime pas en parler avec des civils... « Moralement, on va dire que je me remets... » Je marque une pause avant de reprendre.  « Je... je suis... mhh.. Toi, comment ça va ? Les affaires se passent bien ? » Je me dégonfle au dernier moment, alors que je voulais m'excuser de ce départ précipité et nous voilà parti sur des banalités..

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@Serena Miller

Je ne sais pas vraiment quoi le dire, enfin si. Mon cœur le sait, mais pas de mots sortent de ma bouche. Je voulais me lancer, lui dire que j'étais désolé, que je n'aurais peut-être pas dû partir comme ça, comme un voleur sans lui dire.. Je me contente de changer de sujet, ou de plutôt d'éviter de parler de ce baiser, de nos sentiments, enfin des miens qui ne sont sûrement pas partagés. « Fatiguée... Disons que je dormais difficilement et puis le magasin me demande beaucoup d'énergie. » Elle esquisse un sourire que j'ai à peine le temps de voir que son visage se referme. Mes mains tiennent la tasse qui est encore chaude. « Le magasin se porte bien oui mais je... » Je l'écoute, mais elle se lève. Je la regarde marcher faire les cents pas, aller de gauche à droite cherchant sans doute ses mots. Ne sachant pas vraiment quoi dire puis elle fini par se lancer. «  Pourquoi ? Pourquoi ce silence ? » Je n'ai pas les mots, pour lui dire tout ce que je ressens, mes yeux se noient dans ce café sombre. Tout se mélange dans ma tête, je ne sais pas vraiment par quoi commencer. Un silence s'installe, tandis que j'essaie de prendre de l'assurance pour lui dire ce que j'ai dur le coeur. Je relève la tête quand j'entends sa voix s'exprimer de nouveau. « Je m'en suis voulue Ethan, beaucoup... je me doutais que tu avais répondu à l'appel de l'armée et tu sais ce que je me suis dis ? Bon sang mais Serena tu es une pauvre fille... Si Ethan meurt là-bas, ça sera de ta faute parce que c'est TOI qui l'a envoyé sur le terrain... parce que c'est TOI qui a refusé ce baiser... Et jamais je ne me serais pardonnée s'il t'était arrivé quelque chose... » Je baisse les yeux, j'ai honte de moi et de ce que j'ai fait. Sur ce coup, j'ai fait le con. Comment mes proches auraient fait si je n'avais pas survécut, ils m'auraient pleuré certes, mais ils m'en auraient voulu de ne pas leur avoir laissé la chance de me dire au revoir. Je suis parti comme un voleur juste en m'arrêtant voir Dani, mais c'est tout, j'ai prévenu mes sœurs qu'une fois sur le terrain et j'ose pas imaginer ce que je vais me prendre quand je vais les revoir. Je ne veux pas qu'elle se sente coupable, pas à cause de moi. Je pose ma tasse et je vais vers elle, me tenant droit la regardant dans les yeux. « Je suis vraiment désolé pour tout le mal que je t'ai fais. Je ne veux pas… je voulais pas que tu te sentes coupables de quoi que ce soit. Mais tu vois, je suis là… » Je replace une mèche de ses cheveux derrière son oreille, la regardant dans ses yeux larmoyants. . « Je sais que tu ne voulais pas d'un soldat dans ta vie et c'est une chose que je peux comprendre. Je n'ai pas envie de te perdre Serena, tu comptes tellement pour moi… Pas une seule seconde, j'ai cessé de penser à toi, pourtant j'ai essayé de ne pas y penser, mais je n'y suis pas arrivé. Je ne veux pas que ce baiser gâche quoique ce soit entre nous. Même si j'ai aimé t'embrasser, je ne veux pas recommencer si c'est pour te faire souffrir par la suite… » Je pensais chaque mot de ce que je disais, sauf que j'avais envie de l'embrasser de nouveau, mais je me retenais. « Si tu ne veux de moi que de l'amitié et rien de plus, je suis d'accord ! Je l'accepte et ce, sans condition. Je veux juste ton bonheur... » Je m'arrête là, le temps de lui laissé digérer l'information, puis je n'ai pas encore réfléchis à la manière de lui annoncer que j'allais repartir dans tout juste une semaine pour au moins huit mois...

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@Serena Miller

C'est tellement difficile. Je sais pas quoi faire, si j'écoute mon envie, je lui saute dessus et je l'embrasse, mais je ne peux pas. Je dois trouver la force, la force de lui dire que je ferais ce qu'elle veut. Je tourne tout ça dans ma tête avant d'arriver plus ou moins à lui dire. Mais chaque mot m'arrache le coeur. Non je ne veux pas être ami avec elle. Je veux plus. Je veux me réveiller chaque matin dans son lit, la regarder dormir. Je veux m'endormir chaque soir à ses côtés, sentir la chaleur de sa peau contre la mienne. Je veux lui laisser la dernière part de pizza. Je veux lui apporter son jus de fruit au lit et son café. J'ai envie de la faire danser, même si j'ai deux pieds gauches. j'ai envie de voir son sourire quand je lui apporte des fleurs, d'entendre son rire quand je raconte une blague stupide. Je suis fou d'elle, mais je ne peux pas lui imposer ça.. Serena a été claire dès le début et ça m'allait très bien, notre amitié me suffisait, mais tout est différent maintenant. Je ne peux pas me taire, je ne peux pas non plus la forcer à éprouver quelque chose. Après lui avoir dit ça, elle recule d'un pas et je la sens troublée. Cela se voit même. Je me sens coupable. « Sauf que je ne sais plus de quoi j'ai envie Ethan... » J'ai envie de m'approcher d'elle et de la prendre dans mes bras, mais on doit parler. Et si elle ne sait plus comme elle le dit c'est peut-être qu'elle ressent aussi des choses pour moi. « Serena.. » Elle reprends la parole sans que je puisse dire quelque chose. « Et s'il t'arrivait quelque chose ? Et si je risquais de te perdre et de ne plus jamais te revoir ? Je suis perdue tu comprends... et si tu sais comment m'aider à m'y retrouver alors dis moi ce que je dois faire... » C'est donc ça. La peur de perdre, de partir sans que je puisse revenir. Je comprends, mais je n'ai pas vraiment les mots pour la rassurer. « C'est mon métier, je sais que tu as perdu ton frère et j'en suis désolé. Mais tu sais, je peux même travailler derrière un bureau, les risques sont là. Bon en étant militaire tu as plus de chances d'y rester qu'un employé de banque, je te l'accorde, mais c'est comme ça.. » Bon c'est clairement pas ce qu'il faut dire, mais je n'ai jamais été très éloquent. Je m'approche d'elle de nouveau hésitant à poser mes mains sur elle. « Je ne peux pas te promettre de pas mourir, ou qu'il va rien m'arriver... Je comprends que tu ne veux pas aimer un homme qui risque sa vie à chaque minute, je peux rien faire pour ça... Je suis désolé Serena, j'aurais pas dû t'embrasser, je ne pensais pas que ça allait te trouble autant. » Je baisse les yeux. Si je viens à mourir que je sois un simple ami ou son petit copain elle aura quand même du chagrin, alors je comprends pas vraiment pourquoi elle mets cette distance entre nous. « Je... Je pense qu'on... Je.. qu'on devrait peut-être.. peut-être.. » Les mots ne viennent pas. C'est trop dur. Je veux pas lui dire que je veux juste qu'on reste ami, mais je peux pas non plus lui dire qu'on peut essayer quelque chose alors que je dois partir dans une semaine.

Laisse ton cœur avoir le dernier mot

@Serena Miller

Les mots sont dit, mais c'est dur de les sortir et encore plus de les entendre. Mais je ne peux pas lui imposer un nous, alors qu'elle ne le veux pas. Surtout comment lui annoncer que si je reste c'est quelques jours et que je dois repartir pour huit mois au moins.. Je lui parle avec le coeur, chose que j'ai du mal à faire mais je m'y force. Elle me prends les mains et j'esquisse un petit sourire avant de reprendre. Mais la fin de ma phrase ne vient pas, c'est impossible, puis je ne sais pas.. Est ce que peut-être on devrait en rester là ? Ou est ce peut-être on devrait se donner une chance ? Je laisse ça en supent, car moi même j'en sais rien. « Je n'ai jamais dis que je ne voulais pas t'aimer... Ethan...je... » Je la regarde se détacher de moi, comme si mettre une distance physique entre nous était plus facile pour elle. Ne veux pas m'aimer ? Cela veut dire qu'elle m'aime ? Mon cœur s'accélère de plus belle mais j'essaie de ne pas emballer pour écouter la suite de ce qu'elle a me dire. « Etre loin de toi me fous en l'air, je manque d'oxygène... J'essaie de me dire que je ne dois pas t'aimer mais je n'y arrive pas. Je t'aime Ethan et vivre sans toi ça me fait complètement flipper... » En disant cette dernière phrase, elle ne peut s'empêcher de pleurer. « Serena... » Je m'approche d'elle et je la prends dans mes bras, la serrant contre moi, embrassant sa tête. Comment vais-je lui annoncer que je dois repartir le 10 octobre, que je vais même pas rester 10 jours avec elle ? Je ne dis rien, savourant ce moment, la consolant du mieux que je peux pas et une fois que je sens qu'elle s'est un peu calmée, je soupire. « Je t'aime aussi et ça va faire dix ans que c'est ainsi... Enfin plus ou moins... » J'esquisse un sourire avant de reprendre. « Je.. Je voudrais passer le reste de ma vie avec toi, mais tu sais.. Je.. vais devoir repartir... » Voilà la bombe est lancée et je m'attends à en subir les dégâts. Espérant qu'elle m'aime assez pour me laisser faire que j'aime, mais d'un côté est ce que je peux lui demander de se sacrifier pour moi ? Pour nous ?