don't you know you're my lifeline? (joshua)

I. Élevé par une femme, rapidement, je me suis forgé une certaine sensibilité et compréhension envers la gente féminine. Une mère protectrice, aimante qui s'est longtemps battue contre ses démons pour moi, pour être la meilleure mère possible. Si elle pense encore avoir échouée, je me suis donné la mission de lui rappeler l'excellent travail qu'elle a fait, d'elle-même, sans jamais l'aide de qui que ce soit. Éloignée de tous, le vilain petit canard de sa famille, elle n'a pas eu la chance d'être épaulée. De ce fait, tous les deux, nous formions une équipe. Notre équipe. Soudée. Toujours là l'un pour l'autre. Une fois à peu près mature, j'ai pris soin de l'aider du mieux que je pouvais dans ses tourmentes quotidiennes malgré mes problèmes d'adolescent qui sont arrivés en même temps.

II. Élève turbulant. L'hyperactif par excellence. Celui qui fatigue les professeurs. Celui qui aime faire rire ses camarades. Le clown de la classe, c'est avec brio et assiduité que j'ai tenu ce rôle. Fidèle au poste, faire sourire les autres dans leurs pires moments était une carapace pour moi. Une façon pour moi de cacher mes maux personnels. Me cacher derrière cette apparence de jeune homme sûr de lui, que rien ne touchait. J'excellais dans le genre. C'est ainsi que j'ai rapidement trouvé un groupe d'amis avec qui traîner, avec qui m'amuser. C'est là que j'ai fait la connaissance de celui qui deviendra mon meilleur ami. Nick. Rien n'a jamais été plus douloureux que de le perdre. Bien que les années (et pas que !) nous ont séparés, sa disparation m'a profondément touché. Affecté. Détruit. Cependant, bien trop habitué à camoufler mes sentiments, je ne me suis jamais livré à ce sujet-là.

III. Départ pour l'Italie après avoir démissionné de la police. Puissant fiasco. Un métier que j'ai surestimé. La perte d'un être-aimé. Tout était adéquation pour que je change drastiquement de vie, de mœurs. Sous un coup de tête, dans le hasard le plus total, c'est ainsi que l'Italie m'est apparue comme une bonne idée. Un changement d'ambition. Passionné par le sport, notamment le football américain. Vivement conseillé par Olivia, à l'époque ma petite-amie, j'ai décidé de me diriger vers l'enseignement sans conviction, très peu persuadé d'être un potentiel bon professeur. Toutefois, avec mes études, je me suis découvert un côté pédagogue que j'ignorais me concernant. Agréablement surpris, depuis, je n'ai jamais regretté mon choix de carrière.

IV. Marié et fraîchement père d'un petit garçon de sept ans, si l'on pourrait croire à une vie idéale, ce n'est pas le cas. Coincé dans un mariage qui ne me convient plus. Obligé de voir ma femme s'éloigner de moi, je me retrouve impuissant. Un sentiment d'impuissance qui s'amplifie quand, il y a peu, j'ai appris pour la maladie qui foudroie, un peu plus chaque jour, ma mère.

V. Impossible pour moi d'être éloigné plus longtemps d'elle, la sachant dans un processus relativement avancé de la maladie, je prends la décision de revenir à Copperdale. Quittant, du jour au lendemain l'Italie qui m'a si gentiment accueillie il y a une décennie en arrière. C'est la boule au ventre que je reviens dans ma ville d'origine sans savoir ce qui m'attend. L'appréhension d'être oublié ar tous. D'être oublié par elle.