─ rencontre... (ALBA&EROS)

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RENCONTRE. - Debout dans le bus qui me conduit jusqu'au quartier qui m'intéresse, les écouteurs dans les oreilles, je tapote doucement en rythme avec le doigt de ma main qui tient la barre en métal froid. Ces derniers temps, le soleil cubain me manque un peu mais je met ça sur le fait qu'ici, l'hiver s'approche à grand pas et je n'ai jamais été une amoureuse de cette saison. Je ferme les yeux quelques secondes, me mord les lèvres et lorsque le bus s'arrête à l'arrêt qui m'intéresse, je salue poliment et joyeusement le chauffeur avant de quitter le véhicule. Une fois dehors, je sors mon téléphone, envoie un sms à ma mère pour ne pas qu'elle s'inquiète et change la musique pour mettre quelque chose de plus intemporel et je glisse mes mains dans les poches de ma veste. Rapide coup d'oeil autour de moi, je ne peux pas m'empêcher d'esquisser un sourire. Ce quartier, je l'aime bien... Il est coloré et il dégage quelque chose de rassurant. Je viens rarement par ici mais oui, on se sent bien ici. Ma main droite attrape un bout de papier dans la poche de ma veste, je le sors et relis ce qu'il y a d'écrit dessus. La propriétaire d'un café que j'ai été voir il y a quelques jours, m'a proposé de revenir parce qu'elle ne gère pas tout ce qui est scène ouverte. Elle m'a fait savoir que c'est son frère qui s'occupe de ça et tout en me renvoyant gentiment, elle m'a noté les jours où j'ai un peu plus de chance de le croiser... et il se trouve qu'aujourd'hui, c'est une de ces journées. C'est donc regonflée à bloc et pleine de bonnes intentions que j'avance, d'un pas décidé, le regard sur l'écran de mon téléphone où le gps me guide gentiment vers ma destination. 10 minutes à pieds... heureusement que la musique est là, dans mes oreilles pour faire passer le temps plus vite et lorsque je finis par arriver, je m'arrête net, bousculant au passage une personne qui passe non loin de moi. Je m'excuse, adresse un sourire et lève les yeux vers l'enseigne. Je jette un rapide coup d'oeil par la grande vitre et j'aperçois un type, plutôt balèze qui s'affaire à servir les personnes présentes. Nouvelle inspiration, je range mes écouteurs et m'avance vers la porte.
"Bon ben vamos hein !" - Je pousse la porte, sûre de moi. Dedans, l'ambiance est assez cool, posée et je ne peux pas m'empêcher de poser un regard sur la petite scène qui semble me tendre les bras. Je me râcle la gorge et m'approche de l'homme.
"Hola ! Je cherche un certain Eros. Vous le connaissez ?" - Comme la plupart du temps, quand je suis un peu stressée, j'ai tendance à rouler les r ce qui me donne un côté mignon mais ça, c'est mama qui le dit. J'esquisse un nouveau sourire, agite légèrement la main pour saluer l'homme et j'attend, bien sagement.

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RENCONTRE. - Je me redresse et le souris poliment alors qu'il me fait savoir qu'avant de m'accorder un peu de temps, il a quelques clients à servir. Je m'écarte de son chemin et m'assois sur un des tabourets au comptoir, tapotant doucement le bois du bout des doigts, en rythme avec la musique qui passe dans le café. Je prend une profonde inspiration et regarde tout autour de moi. J'observe les clients, la décoration, l'ambiance et le gérant. Il me faut quelques secondes, alors qu'il revient vers moi, pour me rendre compte que je suis peut-être un peu trop en train de le regarder. Je me racle la gorge, passe une main dans mes cheveux et me redresse alors qu'il me fait savoir que le fameux Eros que je cherche, c'est bel et bien lui. Je me mordille les lèvres quelques secondes et je lui tend la main pour venir le saluer.
"Et bien moi c'est Alba et il me semble que j'ai vu votre soeur il y a quelques jours..." - Mon regard se pose de nouveau sur la scène qui se trouve un peu plus loin et au bout de quelques secondes, je viens, de nouveau, regarder Eros.
"Alors, dites moi. Je dois faire quoi pour avoir une place là-dessus ?" - Je le fixe un sourire en coin, l'air malicieux, sûre de moi autant que le stress peut me le permettre. "Pitié, dites moi que c'est possible au moins." - C'est le troisième café où je tente et je crois que je ne serais pas capable d'accepter un nouveau refus. Un peu, beaucoup, nerveuse, je continue d'observer Eros, dans l'attente d'une réponse de sa part. Je sais que je dois arrêter de trop parler, mama est la première à me le dire et j'essaie de faire des efforts là-dessus mais c'est encore un peu compliqué... Et puis quand c'est au sujet de quelque chose qui me plaît et me donne envie, j'ai un peu de mal à garder ma langue dans ma poche... Heureusement, je ne me met pas à parler dans ma langue natale dés que je suis heureuse ou impatiente parce que ça en effraierait plus d'un je pense... "Vous acceptez tous les styles de musiques ou pas ?" - Et voilà que je recommence... J'ai envie de me cacher sous terre... De nouveau, j'esquisse un sourire désolé avant de prendre la parole une nouvelle fois mais pour m'excuser cette fois. "Excusez moi... j'ai tendance à m'emballer un peu trop vite..."

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RENCONTRE. - Faut vraiment que je me détende et que j'arrête de m'emballer parce que sinon, je risque de faire fuir pas mal de monde... Une vraie tornade quand je suis emballée par un projet et la chanson fait partie de ses projets qui ont tendance à me rendre un peu trop vivace. Je me mords l'intérieur des joues histoire de calmer mon stress et lorsque j'entend la réponse d'Eros concernant ma demande sur ce que je dois faire pour monter sur scène, je réalise que ma question a probablement était prise dans le mauvaise sens et je sens le rouge me monter aux joues. J'écarquille grand les yeux, plaque les mains sur ma bouche.
"Oh noooo... que idiota soy..." - Je prend une profonde inspiration et pose mon regard sur le visage de Eros.
"Vous me croyez si je vous dis que je ne pensais pas à... ça ?" - Je laisse échapper un petit cri, honteuse de ce qu'il vient de se passer puis ferme les yeux quelques secondes, juste histoire de me remettre les idées en place et une fois certaine que je ne vais plus dire de sottises, je pose de nouveau mon regard sur lui et esquisse un sourire, ramenant une mèche de cheveux derrière mon oreille. Il me fait savoir qu'il avait bien remarqué mon impatience et là encore je ne peux pas m'empêcher d'afficher un sourire... soulagement lorsqu'il m'annonce qu'ils sont plutôt ouverts à tout type de musique... Rares sont les endroits qui ne sélectionnent pas en fonction du style musical et comme je ne suis pas trop dans le rock, forcément, certaines portes se sont refermées pour moi. Je reviens rapidement sur terre alors que je l'entend qui me propose un truc à boire le temps que nous discutions. Je me redresse, essayant de ne pas me mettre à tapoter le rythme de la musique qui passe sur le comptoir. "Un diabolo menthe pourquoi pas." - Nouveau sourire, je le suis des yeux alors qu'il va derrière pour me préparer ma boisson. Il me fait savoir qu'il va avoir besoin de me poser quelques questions avant de se décider et j'hoche la tête. "Oui oui bien entendu." - Il est déjà super sympa de me donner une chance alors je lui dois bien ça et puis j'aime bien l'ambiance de cet endroit, ça peut être chouette de chanter ici... Je quitte le tabouret et me lève avant de désigner une table un peu plus loin. "Cela vous dérange si on va s'installer là-bas ?"

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RENCONTRE. - Il accepte ma proposition pour qu'on aille s'installer un peu plus loin, à une table et je ne peux pas m'empêcher de pousser un discret soupir de soulagement. Alors qu'il me fait signe d'y aller pendant qu'il prépare la boisson commandée, je me lève rapidement du tabouret et rejoins la table en question. Je tire légèrement sur le bas de ma robe fleurie et passe une main dans mes longs cheveux bruns. En chemin, j'essaie de me rentrer en tête que ça va aller, que je sais ce que je vaux et que je sais de quoi je suis capable sauf que ce type, là, il a cette façon de me regarder qui met toutes mes bonnes motivations de côté. A chaque fois qu'il pose ses yeux bleus sur moi, j'ai la sensation de devenir complètement ridicule et plus du tout sûre de moi. Je me mord l'intérieur des joues et m'assois à la table qu'il m'a désignée un peu plus tôt. Au bout de quelques minutes, Eros revient vers moi, mon diabolo dans une main et un café dans l'autre. Je le remercie d'un sourire et bois une gorgée en essayant au maximum de ne pas trop le fixer. Heureusement, il a la bonne idée de lancer de nouveau la conversation et je lui en suis reconnaissante comme jamais. Lorsqu'il me demande si je chante depuis longtemps et quel style je fais, je me redresse et mon visage semble s'illuminer.
"Je chante depuis que je suis toute petite en fait... Ma grand-mère était chanteuse et j'ai baigné dedans depuis que je suis née." - Je marque une pause, prend une nouvelle gorgée de diabolo et poursuis.
"Je suis originaire de Cuba et j'essaie, à ma façon, de faire passer un peu de soleil et de chaleur dans mes chansons..." -Je me pince les lèvres et m'empresse de rajouter. "Mais je fais aussi quelques reprises donc je peux m'adapter." - Même si je préfère chanter les textes que je met du temps à écrire, s'il le faut, je ne suis pas contre reprendre des chansons déjà connues mais tout en y rajoutant ma sauce cubaine... Olivia n'arrête pas de me dire que ce que je fais c'est bien et que surtout, ça fait du bien au moral. Je sais que je dois me faire plus confiance mais des fois, c'est compliqué de se faire entendre par les autres. Je prend une nouvelle inspiration, souffle une mèche de cheveux de devant mes yeux et esquisse un sourire en coin, agitant une petite clef usb entre mes doigts. "Si vous voulez, je peux vous faire une petite démo." - Allez Alba, ne te laisse pas démonter, montre lui que tu es sûre de toi, que tu sais ce que tu fais et surtout que tu aimes ce que tu fais !

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RENCONTRE. - Je parle, j'ai un sacré débit et je prend sur moi pour ne pas déborder et devenir un peu trop enthousiaste comme un peu plus tôt. Je pourrai rester des heures et des heures à parler d'abuelita et de ses chansons, de la femme qu'elle était et de cette émotion qu'elle pouvait faire ressentir au public... C'est ce que je veux moi... je veux être capable, tout comme elle, de faire vibrer les gens avec mes chansons. Par contre, le soupir de soulagement que je pousse lorsque Eros me fait savoir qu'il préfère que les artistes chantent leurs propres chansons, je ne le retiens pas vraiment. Je suis tellement soulagée d'entendre ça et bon sang, ça regonfle mon taux de confiance en moi en tout cas. Je ne peux pas m'empêcher d'esquisser un sourire qui veut tout dire et après avoir bu une nouvelle gorgée de mon diabolo, je pose mes yeux sur Eros avant de rajouter.
"C'est une bonne chose de donner sa chance comme ça... Merci, vraiment." - Je pose la petite clef sur la table et la pousse doucement dans sa direction alors qu'il me fait savoir qu'il a très envie d'entendre ce que je fais et surtout, il me demande si je peux attendre ici, le temps que le café ferme pour qu'on puisse voir tout ça ensemble.
"Allez faire ce que vous avez à faire, je ne bouge pas d'ici." - Nouveau sourire, puis je m'appuie contre le dossier de ma chaise et croise mes bras sous ma poitrine. Eros finit par me demander si je joue un instrument de musique en particulier et j'acquiesce. "Il m'arrive de jouer un peu de piano mais je joue surtout de la guitare acoustique...." je hausse un sourcil, souris une nouvelle fois. "Et vous ?" - S'il me dit rien, je crois que je ne vais pas le croire parce qu'il semble assez s'y connaître et puis si sa soeur m'a dit que c'était lui qui gérait le côté scène du café, c'est qu'il y a une bonne raison.

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RENCONTRE. - Je pourrai rester là, des heures, à cette table, à parler de musique et de tout ce que j'aime. J'ai grandi là dedans, j'accompagnais ma grand-mère à toutes ses représentations et dés que je le pouvais, je piquais le micro et m'amuser à chanter quelques comptines ou chansons qu'elle m'avait apprises. Les bras croisés sous ma poitrine, j'esquisse un large sourire alors que Eros me fait savoir que lui, c'est au piano qu'il joue. J'en étais sûre, ça se voit dans son regard, il aime la musique lui aussi et je trouve ça plutôt cool. En tout cas, j'ai moins la sensation de me sentir seule et c'est assez agréable. Rapidement, il me fait savoir qu'il doit retourner travailler pour les 30 minutes restantes et je lui souris.
Alors que je me retrouve seule à la table, j'en profite pour prendre mon portable et envoyer un sms à Olivia. Je lui raconte tout et je lui fais savoir qu'il vient de me proposer de chanter, en live, pour voir ce que ça donne. Je suis excitée comme une puce, je ne tiens pas en place et j'ai juste envie de monter sur la scène pour montrer de quoi je suis capable. 30 minutes, ça passe assez vite. En tout cas, moi je ne vois pas le temps passer et la seule chose qui me fait revenir sur terre, c'est le bruit de la porte du café qu'on semble fermer à clef. Je redresse ma tête et me tourne vers le patron qui vient de fermer la porte derrière la serveuse qui vient de sortir. Je souris, me lève de ma chaise et retire ma veste pour la mettre sur le dossier.
"Trente minutes, ça passe vite..." - Je m'apprête à lui demander s'il est prêt mais Eros me devance en me désignant la scène pour que j'y monte. Je ne me fais pas prier mais j'essaie tout de même de ne pas paraître trop pressée. Une fois sur la scène je le remercie d'un signe de la tête pour le verre qu'il vient me proposer et me tourne vers lui. "Possible de faire passer ce son ?" je lui tend la clef usb. "Sans musiciens, je fais un peu comme je peux..." - Je souris et une fois la clef donnée à Eros, je m'approche du micro. Il y a une guitare acoustique posée, je la prend sans hésiter et m'installe sur le tabouret. Les premières notes de l'arrangement résonnent et je me lance, pleine d'entrain et surtout heureuse d'être là, sur scène. Cette chanson est la première que j'ai écrite en arrivant ici, nostalgique de La Havane. Elle me rappelle tellement ma ville, ses couleurs, son ambiance et ses gens... et ça se voit. Je jette des coups d'oeil à Eros et aux employés présents, je souris, je suis bien... Sur scène, je me sens tellement bien, tellement moi...

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RENCONTRE. - Ma mère m'a toujours dis que lorsque je suis sur scène, je brille et je communique ma passion à tout ceux qui m'écoutent. J'aime à croire qu'elle a raison, que je partage mon bonheur d'être sur scène avec ceux qui m'écoutent. Les doigts frôlent les cordes de la guitare alors que mon pied bat le rythme sur le tabouret. De temps en temps, je jette quelques coups d'oeil à Eros histoire de voir s'il est réceptif ou pas à la musique et je suis ravie de constater que ce que je suis en train de lui proposer semble lui plaire. Je fais le job et je le fais correctement. Une fois la chanson terminée, je laisse échapper un éclat de rire, ravie de ce que je viens de faire et repose doucement la guitare contre le tabouret. Je me tourne ensuite vers Eros qui vient d'applaudir la prestation, à la fois intimidée et heureuse d'être là. Je trépigne sur scène, je suis comme une gamine à qui on vient d'offrir le cadeau de ses rêves et lorsqu'il me fait savoir qu'il a beaucoup aimé et qu'il veut savoir quand je suis disponible pour une scène ouverte, je ne peux pas m'empêcher de pousser un léger cri et de lui sauter au cou, très enthousiaste. Forcément, je me rend compte de ce que je viens de faire et c'est, encore une fois, toute gênée, les mains plaquées sur ma bouche que je recule avant d'afficher un sourire, suivi d'un éclat de rire.
"Vous devez me prendre pour une folle..." - Je prend une nouvelle inspiration, histoire de remettre un peu d'ordre dans mes idées et je me râcle la gorge tout en passant une main dans mes cheveux. "Dites moi quel jour et je serais là." - J'esquisse un nouveau sourire avant de prendre le verre d'eau qu'il m'avait apporté un peu plus tôt pour en boire une longue gorgée. Oui, je suis comme ça, entière, à toujours dire ce que je pense et à toujours montrer ce que je ressens. Je ferme les yeux quelques secondes et je ne peux pas m'empêcher de penser à ma grand mère qui doit bien rire là-haut et à ma mère, ne pouvant pas m'empêcher de ressentir une certaine impatience quant au fait de lui annoncer la nouvelle. Ces derniers jours, la maladie l'épuise et elle n'est pas bien alors je suis sûre que ça lui mettra un peu de baume au coeur. "Merci... vraiment... vous ne savez pas à quel point ça compte pour moi..." - Cette fois le sourire est plus doux et Eros peut clairement voir dans mes yeux que je lui en suis, en quelque sorte, reconnaissante.

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RENCONTRE. - Folle, probablement, folle de musique, tellement. Ma joie est généralement communicative et quelques fois fatigante, au grand damne de mes amis ou de ma mère. Alors oui, quand Eros me fait savoir que je suis prise et que je vais pouvoir chanter dans ce café, compliqué pour moi de me contenir et de ne pas montrer à quel point cette nouvelle compte pour moi. Je lui saute littéralement dessus avant de finir par réaliser que je dois probablement le mettre mal à l'aise et de m'écarter. Je m'excuse, un léger sourire sur le visage et repousse une mèche de cheveux derrière mon oreille. Il finit par me proposer deux soirs dans la semaine et un le week-end et là encore, je ne peux pas m'empêcher de laisser parler ma joie et mon enthousiasme en tapotant dans mes mains. "C'est parfait !"- Le silence s'installe quelques secondes, je jette un coup d'oeil autour de moi et un sourire s'affiche sur mon visage le temps de quelques secondes avant de me tourner vers Eros. Je me racle la gorge et détourne le visage quelques secondes avant de poser mes yeux sur le charmant patron.
"Dites..." - Je marque une pause et agrandit mon sourire avant de désigner le piano qui se trouve dans un coin de la scène. "Partant ?" - Je croise les bras sous la poitrine, nouveau sourire sur les lèvres et je hausse les épaules avant de m'approcher de l'instrument. "A mon tour de vous écouter." - Comme pour le motiver, je fais mine de danser un peu, roulant les épaules avant de m'arrêter complètement, de peur qu'il finisse VRAIMENT par me prendre pour une folle.

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RENCONTRE. - Heureusement que Eros n'a pas l'air d'être du genre à mal réagir lorsque quelqu'un l'approche de trop prés parce qu'avec ce que je viens de faire, il aurait très bien pu me faire comprendre que je suis allée trop loin... beaucoup trop loin. Je me mordille les lèvres, croise mes bras dans mon dos et fais quelques pas en arrière, un sourire gêné sur le visage. En tout cas, je suis très contente de ce rendez-vous et je n'ai qu'une seule envie, rentrer rapidement pour en parler à mamita. Elle va être super contente pour moi, comme à chaque fois... et je crois que lire la fierté dans son regard, c'est la meilleure chose qui peut m'arriver. Rapidement, je passe une main dans les longues boucles brunes qui encadrent mon visage et après avoir aperçu le piano sur un coin de la scène, je me tourne vers Eros pour lui faire une proposition. Sans me démonter, sans hésiter, je lui demander s'il est partant pour me faire une petite démonstration au piano et c'est avec un sourcil haussé que je le fixe, dans l'attente de sa réponse. Cette dernière ne tarde pas à arriver et je ne peux pas m'empêcher de laisser échapper un petit rire avant de lui adresser un sourire. "Pas de chant... juste de la musique qui sort du piano..." - Sans rien ajouter de plus, je m'écarte pour le laisser passer et lorsqu'il s'approche de moi, je prend une profonde inspiration et baisse doucement la tête... Eros s'installe, je viens prendre le tabouret et le place près de l'instrument pour écouter les notes parfaites et mélodieuses s'échapper du piano. Silencieuse, je l'observe... J'ai toujours trouvé les musiciens, qu'importe leur instrument, fascinants et Eros ne fait pas exception Il vit la musique, il vibre au son des notes et cette émotion qu'il laisse filtrer discrètement finit d'ajouter une touche de perfection à la démonstration qu'il me fait. Je ferme les yeux, me balance doucement au rythme des notes, les mains posées sur mes jambes et je me prend à fredonner quelques sons sans pour autant déranger l'artiste dans sa prestation. Le moment est à la fois fascinant et perturbant... J'ai l'impression que le temps s'est arrêté autour de nous et je me sens tellement bien dans cette petite bulle musicale. Le temps de quelques instants, la maladie de ma mère me semble tellement lointaine... et ça fait tellement de bien... Alors, lorsque la musique s'arrête, il me faut quelques secondes pour pouvoir revenir sur terre, ici dans ce café et quand j'ouvre les yeux, encore un peu groggy par ce que j'ai entendue, je souris, timidement et frappe, à mon tour, dans mes mains. "Magnifique..." - Toujours sur mon tabouret, je lui souris une nouvelle fois. "Vous avez appris tout seul ou pris des cours ?" - Je finis par me lever du tabouret et sans trop hésiter, je viens m'asseoir sur le banc du piano, non loin d'Eros. "Qui sait, un jour peut-être on pourra faire un duo." - Nouveau sourire.

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RENCONTRE. - La musique a bercé une bonne partie de ma vie et j'ai encore, en mémoire, tout ces moments passés au bar dans lequel ma grand-mère se produisait. Je passais toutes mes soirées là-bas, au grand désespoir de ma mère qui aurait préféré que je passe autant de temps à faire mes devoirs mais je crois qu'elle a rapidement compris que ça ne servait à rien d'insister.... Oui, la musique a changé ma vie et ce dans bien des domaines et je ne regrette aucun choix que j'ai pu faire jusqu'à présent. Alors, pendant que je suis là à écouter Eros jouer sur le piano, j'ai le corps qui est parcouru de frissons alors que tout les souvenirs me reviennent en tête. Abuela me manque mais je sais que de là où elle est, elle doit probablement profiter du spectacle et surtout, pousser la chansonnette avec toutes ces stars qu'elle admirait tant. Une fois la mélodie terminée, je ne peux pas m'empêcher d'applaudir pour féliciter le musicien et un immense sourire se dessine sur mon visage alors qu'il semble gêné par toute cette démonstration d'enthousiasme de ma part. Je me racle la gorge, sourire en coin et passe une main dans mes boucles pour les glisser derrière mon oreille. Je laisse passer quelques secondes avant de demander à Eros s'il a appris tout seul ou s'il a pris des cours et ce dernier me fait savoir que tout ce qu'il sait, c'est son professeur de musique à l'école qui le lui a appris. Je ne dis rien et vais m'assoir prés de lui, sur le banc du piano avant de lui proposer de faire, un jour, un duo, lui et moi. Sa réponse m'arrache un nouveau sourire alors que je vois le sien se dessiner sur son visage. "Et le plaisir sera partagé... Je suis sûre qu'on pourra faire quelque chose de sympathique." - Je ne sais pas pourquoi mais l'espace de quelques secondes, le temps s'arrête de nouveau mais cette fois, pas à cause de la musique... non, c'est autre chose qui semble nous attraper le temps de quelques secondes jusqu'à ce que Eros finisse par détourner le regard. Je me racle de nouveau la gorge et baisse les yeux quelques secondes avant de détourner le regard, juste histoire de faire descendre la température de quelques degrés. Heureusement, Eros a la bonne idée de briser le silence en me questionnant sur mon arrivée en ville. Je souris une nouvelle fois et mon regard croise le sien tout en prenant garde de ne pas trop m'y attarder. "Je suis arrivée ici en début d'année..." - Je marque une pause avant de rajouter. "Et croyez moi, quitter Cuba et son climat chaud pour un climat froid, c'est assez déstabilisant." - Je souris. "Mais j'aime cet endroit, c'est coloré à sa façon et les gens sont plutôt sympas avec nous." - Je finis par me tourner vers lui, tapotant doucement une touche du clavier du piano. "Et vous ?"

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RENCONTRE. - Assise prés de Eros sur le banc du piano, c'est tout naturellement que je lui fais savoir que si un jour on en a envie, on pourra faire quelque chose ensemble, lui au piano et moi au chant. Forcément, quand il me fait savoir que oui, il pense tout comme moi que ce sera plutôt sympathique, je ne peux pas m'empêcher de sourire, imaginant déjà, dans un coin de ma tête, une ébauche de morceau qu'on pourrait faire tout les deux. La suite de la conversation est tout aussi fluide et tout naturellement, Eros me demande si cela fait longtemps que je suis ici en ville. Je lui répond, tout simplement et le plus franchement possible, tout en le regardant droit dans les yeux, un petit sourire au coin des lèvres. Je n'ai pas pour habitude de faire du charme, de prendre les devants, bien au contraire... D'ailleurs ça en étonne plus d'un puisqu'avec mes origines, on a tendance à penser que je m'emballe rapidement... Mais là, depuis quelques minutes, je ne peux pas m'empêcher d'adresser quelques sourires à Eros, sans pourtant laisser planer de malentendu mais dire qu'il ne me fait rien, serait mentir. Je l'écoute, toujours le sourire au coin des lèvres et sa réponse me fait rire. "Oui. Ce n'était peut-être pas le bon moment pour arriver ici mais franchement, je ne regrette rien du tout." - En partant de Cuba, j'avais cru que mon pays allait beaucoup trop me manquer et que même si on partait pour le bien être de mama, j'allais avoir énormément de mal à me faire à cette nouvelle vie... Mais comme le dis Eros, cet endroit est le genre d'endroit qu'on voit dans les films romantiques, où tout se passe bien, où tout finit par s'arranger. "Oui, tout est très bien ici..." - Je me tourne ensuite vers lui, un doigt posé sur une touche du piano et je le regarde droit dans les yeux avant de lui retourner la question. Je l'observe sans rien dire et note plutôt facilement son air songeur. Mon sourire s'efface l'espace d'un instant en entendant sa réponse et je hausse les épaules avant de rajouter, toujours mes yeux posés sur lui. "Peut-être qu'un jour vous déciderez de m'en dire un peu plus sur vous..." - Je pianote sur une autre touche. Il n'a pas l'air d'avoir envie de me parler plus de lui et moi, je ne suis personne pour le forcer à faire quelque chose qu'il ne veut pas alors je préfère ne pas insister. Je finis par me lever du banc et vais m'assoir sur le tabouret, prés du micro pour fredonner de nouveau... Oui, chanter, c'est toute ma vie... "Désolée... je n'ai pas réussi à résister..." - Je bondis hors du tabouret et m'approche de Eros. "Un hot-dog ? Je vous invite." - Je lui fais un clin d'oeil agrémenté d'un sourire.

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RENCONTRE. - Je suis comme ça moi, brute de décoffrage et quand j'ai envie de faire quelque chose ou de dire quelque chose, je le fais, sans trop réfléchir aux conséquences. Je dis toujours ce que je pense, je dis toujours ce que j'ai sur le coeur et surtout, je prend le temps de profiter de l'instant, de profiter des personnes qui m'entourent et des moments qui pourront probablement m'être arrachés... Je suis de nature optimiste oui, mais la maladie de ma mère m'a fait changer d'avis sur bien des choses... Il faut prendre le temps de profiter parce que tout peu s'arrêter, du jour au lendemain. Alors oui, çe peut paraître un peu culoté de proposer cette sortie à cet homme devenu, en quelque sorte, mon patron mais je dois avouer que le temps passer prés de lui est plutôt agréable en soit alors autant faire en sorte que ça dure un peu plus longtemps. Eros accepte ma proposition d'aller manger un hot-dog et je ne peux pas m'empêcher d'afficher un grand sourire avant de descendre de la petite scène du café. Alors que je m'apprête à récupérer mes affaires, Eros en profite pour me demander si je suis d'accord pour le tutoyer. Je tourne mon visage vers lui, souris un peu plus et lui adresse un clin d'oeil. "Perfecto ! Allons manger un hot-dog alors..." - Ma veste sous le bras, je m'approche de lui et lui donne un léger coup d'épaule. "Tu y yo." - Un rencard ? Oula non, loin de moi cette idée mais je connais l'endroit parfait où manger un hot-dog et généralement, goûter à cette merveille a pour effet de délier les langues... ça sera, à mon avis, le meilleur moyen de faire connaissance non ? "Je connais l'endroit parfait pour manger. Tu m'en diras des nouvelles." - Je lui fais un clin d'oeil et sors du café. Une fois dehors, j'attrape mon portable et envoie un message à mama pour la rassurer, m'assurer que tout va bien et surtout la prévenir que j'allais rentrer un peu plus tard que d'habitude. Un sourire se dessine sur mes lèvres lorsque sa réponse ne se fait pas tarder et je ne peux pas m'empêcher de pousser un soupir de soulagement lorsqu'elle me dit que l'infirmière vient tout juste de partir et que tout va bien... D'ailleurs, elle en profite pour me dire de profiter tout en rajoutant, je la vois sourire d'ici, que s'il y a "un apolo" dans l'histoire, il ne faut surtout pas que je m'empresse de rentrer. Je rougis, jette un rapide coup d'oeil par la vitre du café pour apercevoir Eros faire ce qu'il a à faire avant de quitter le café. Je me racle la gorge et détourne le regard en passant une main dans mes cheveux. Il faut dire que le dernier en date n'avait rien à envier au plus débile des mecs sur cette planète... Mais ça, c'est une autre histoire. Après avoir répondu à ma mère en lui disant d'arrêter de vouloir me caser à tout prix, je range mon téléphone dans mon sac au moment même où Eros quitte le café et ferme la porte. "Vamos ?" - Je lui adresse un sourire, glisse mes mains dans les poches de ma veste et d'un signe de la tête, je l'invite à me suivre dés qu'il est prêt.

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